Maquisards c’est la série ivoirienne par excellence. Elle reprend certains codes avec brio, plongeant le spectateur dans la réalité de son quotidien, du moins pour qui vit dans un quartier populaire. Sans aucun filtre.
- TV d’Orange – FS Studio | Mars 2025 (Cote d’Ivoire)
- Durée : Durée : 26 épisodes (~24 min/épisode)
- Genre : Dramatique, Humour
- Réalisateur : Francis Golé / Création : Malicka Ouattara
- Acteurs : Marie Paule Adjé, Ephraim Oka, Grâce Malan
Le pitch : Maquisards 2
« Prince, un jeune homme qui vit dans la commune populaire de Yopougon gère le maquis de sa tante Sidonie, son plus grand rêve, est d’être propriétaire de la plus grande boîte de nuit d’Afrique de l’ouest. Il se bat au quotidien pour réaliser son rêve qui est en réalité le rêve de son père mort. Il est amoureux de Suzy, une fille qui est intéressé par l’argent facile et qui aime les Sugar daddy »
Le Grand + :
Il existe une théorie qui voudrait que soit dressé un mur impossible à franchir, devant les saisons 2. Et l’expérience a montré que dans de nombreux cas, bien de productions se cassent les dents à ce niveau. Après un succès retentissant comme l’a connu Maquisards dans sa première saison, envisager une saison 2 est donc un pari plus que risqué. L’équipe de Maquisards a décidé de prendre son ticket !
Maquisards 2 : Un choix risqué au casting
Au niveau du casting, le premier élément qui n’a pas manqué de susciter un grand intérêt c’est l’absence de Marie-Josée Néné. Dans le rôle de Grâce, un personnage majeur de la série. De ce fait, il fallait maintenir le personnage, quitte à remplacer l’actrice qui le joue. Marie-Josée Néné Out, Grâce Malan In. Un choix audacieux qui a finalement été une grosse réussite. Chapeau bien bas pour l’adaptation/transition.
En parlant de chapeau, s’il est des personnages pour qui il faut le mettre bien plus bas encore, ce sont Prince, Limo, Idriss, Tonton Michou, Suzy – j’y reviendrai – pour la belle ambiance qu’ils ont su maintenir au maquis. La série n’a pas manqué d’intégrer des guests, en l’occurrence Sadia et Lady Glams, dont le jeu est plutôt correct.
On en parle très peu, mais la bande originale de Maquisards est une vraie claque pour les oreilles. Notamment le feat de Bumer avec Landro Fils Beni, et celui avec Abomé Lelefant. La playlist, disponible sur les plateformes légales se laisser réécouter.
Dans Maquisards 2, les personnages sont bien emmenées
L’évolution de l’histoire, tout comme celle des personnages a eu droit à une attention particulière. Par exemple, lors des premiers épisodes, l’on retrouve un Prince défaitiste. Il fait planer à lui tout seul une ombre sur toute la saison. Quand il décide enfin de se relever, la série semble enfin décoller. Preuve que l’écriture est bien menée.
Attardons nous un peu petit peu sur le personnage de Suzy dont les nombreux excès trouveront leurs explications dans les séquences d’introspections. S’en suivront des remises en question. Mais il ne faut pas se tromper, Suzy ce n’est pas une silhouette docile qui chasse si facilement le naturel. Son évolution reste tout à fait crédible et maitrisée. Quant à Prince, il ne perd pas de vue son objectif « d’être propriétaire de la plus grande boîte de nuit d’Afrique de l’ouest », malgré les nombreuses difficultés. Et ce triangle amoureux qui fait voler de nombreux éclats au rythme des décisions impulsives.
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La fin de la saison 2 annonce une suite. En nous laissant sur un cliffhanger plus ou moins marqué, une question pointe. Suzy s’en sortira t-elle ? Seulement, dès le lendemain de la diffusion de ce dernier épisode, Marie Paule Adjé annoncera qu’elle quitte le show – ce qui reviendrait à dire qu’elle ne survivrait pas. Pas très pro je trouve. Où est-ce une stratégie ? L’avenir dira !
Maquisards soulève bien de thèmes d’une extrême importance, avec un traitement franc et passionnément ivoirien : la jalousie, la quête d’un lendemain meilleur, la passion amoureuse face à une lecture réaliste, le poids du passé, le mariage forcé déguisé, le choix de la facilité, le chômage, la condition de la femme… chacun sa lecture.
Le petit – :
La saison 2 de Maquisards prête cependant le flanc à bien des niveaux. Le premier point négatif, justifiable avec des arguments capitalistes, reste les nombreux placements de produits. La pilule serait plus douce à avaler si la subtilité était de mise. Mais puisqu’il faut bien « stabiliser pour rentabiliser… »
Le personnage de Suzy a beau être le prolongement d’un profile bien existant de personnes, le jeu de Marie Paule Adjé a montré bien d’excentricités dans la saison 2. Elle est montée d’un cran par rapport à la saison précédente. Des gros mots et des cris à n’en point finir, si bien que par moment, il devenait quasiment impossible de l’entendre de façon claire. On peut hausser le ton sans crier n’est-ce pas ? De plus, certains propos apparaissent trop vulgaires si l’on tient compte des heures de diffusion, et du public susceptible de consommer ce contenu. D’ailleurs, aucun avertissement sur la limite d’âge. J’espère me tromper à ce niveau.
Autre élément important à mentionner, les deux fils du pasteurs ont plus fait de l’occupation de temps d’antenne qu’autre chose. Humour forcé, jeu approximatif, répliques hasardeuses… la série s’en serait bien passé.
Au delà de tout ce qui peut être dit, Maquisards 2 est parvenu à convaincre son public, qui attendra impatiemment la saison 3, dont le tournage est déjà terminé.
Écriture maitrisée | Atmosphère réaliste | Personnages attachants
Indice de Recommandation / 5 : [4/5]