Adaptation du roman éponyme de Frank Herbert, Dune c’est le genre de production de niche, qui parvient à trouver l’assentiment d’un grand monde. Il ne faut pourtant pas s’y méprendre, pour être épanouie lors du voyage, il est recommandé d’être à l’aise avec le genre science-fiction. Simple recommandation.
- Warner Bros : 28 février 2024 [ USA – CANADA ]
- Durée : 2 H 46
- Genre : Drame, Science Fiction
- Réalisateur : Denis Villeneuve
- Acteurs : Timothée Chalamet (Paul Atréides), Zendaya (Chani), Rebecca Ferguson (Dame Jessica), Javier Bardem (Stilgar), Stellan Skarsgard (le baron Vladimir Harkonnen), Dave Bautista (Glossu Rabban), Florence Pugh (Irulan), Austin Butler (Feyd-Rautha)
Le pitch : Dune, deuxième partie
« Paul Atréides se rallie à Chani et aux Fremen tout en préparant sa revanche contre ceux qui ont détruit sa famille. Alors qu’il doit faire un choix entre l’amour de sa vie et le destin de la galaxie, il devra néanmoins tout faire pour empêcher un terrible futur que lui seul peut prédire…»
Le Grand + :
Dune deuxième partie c’est l’expression du capitalisme. De tout temps, ici ou ailleurs, les hommes se sont toujours battus pour garder le contrôle. Comment le film raconte-t-il cette quête du pouvoir ?
Densité de l’univers
Dune, c’est un univers à part entière avec plusieurs planètes : Arrakis, Caladan, Giedi Prime et Kaitain. Dune, c’est également l’autre nom de la planète Arrakis. La principale ville de Arrakis, donc sa capitale, c’est Arrakeen. Déjà, ça commence fort.
À cela, il faut ajouter plusieurs maisons (grandes familles) dont la Maison Atréides et la Maison Harkonnen. On y trouve des bestioles appelées vers des sables, une denrée, l’Épice, un poison, l’Eau de Vie, un habitat, le sietch… Bref, c’est tout un univers qui s’ouvre au cinéphile, dont l’exploration est un véritable voyage. Si avez coché la case du premier chapitre avant de vous attaquer au 2, tout devrait se faire en douceur.
Profondeur des personnages
Sur Dune donc, la réalisation de la deuxième partie étend le discours et se concentre sur son évolution. On retrouve alors des personnages plus élaborés, en l’occurrence Paul Atréides, Chani ou encore dame Jessica… et l’on découvre toute la subtilité des vers de sable. La parallèle du côté des super méchants est encore plus parlante.
Pour donner un surplus de cruauté à Glossu Rabban, interprété par Dave Bautista, il se fait « remplacer » par son jeune frère Feyd-Rautha, joué par Austin Butler.
Jeu d’acteur subtil à souhait, bourrin à la demande
Avec un budget de 190 millions de dollars, la production s’est offert un casting XXL. Il n’y a qu’à voir les noms des personnages secondaires (Rebecca Ferguson, Javier Bardem, Austin Butler, Dave Bautista, rien que ça !) Et cela se ressent dans le jeu bien évidemment. Entre un Paul et Chani fusionnels (leur attirance est visible dès le premier contact), des méchants forts convaincants, et une Révérende Mère (la nouvelle) magnétique.
Le tournant le plus décisif se ressent lorsque Paul accepte sa position de Messie. Ce n’est pas que son discours qui change. Cela va plus loin. Même physiquement, le gars n’est pas le même, son expression faciale, son jeu, ce qu’il dégage, tout devient différent. J’ai pris une claque là.
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Décor, environnement, ambiance… le must
Le succès de Dune doit normalement à son environnement général. Visuellement, c’est une réussite extraordinaire. Je me suis rarement extasié devant une telle richesse visuelle – avatar avait réussi a déclenché ce truc en moi – mais aussi sensorielle. Il n’y a qu’à se focaliser sur le son des marteleurs qui tapent dans le sable pour réaliser à quel point l’expérience est poussée. L’environnement sonore créé par Hans Zimmer est prenant de bout en bout. Au niveau des costumes, que dire de plus ? C’est à la fois futuriste et tendance.
La force des adaptations c’est de partir d’éléments déjà existants pour les formaliser. Exercice à la fois difficile et challengeant. Les nombreux accessoires présents dans Dune ajoutent une couche de magie aux différents arcs narratifs.
Thèmes multiples
À la poursuite d’une quête personnelle qui peut s’apparenter à la survie, à la vengeance, puis à la conquête, Paul Atréides trimballe plusieurs thématiques dans son sillage : écologie, politique, amour, religion, loyauté, jeu des alliances… la complexité de la production donne de nombreuses possibilités de lecture.
Sans vouloir faire l’équilibriste, il faut admettre que l’épaisseur de l’univers Dune peut rebuter certains. Sur le coup, Denis Villeneuve a joué à quitte ou double !
Le petit – :
Dune est une adaptation qui s’étend sur 2 films. Se lancer à la poursuite de la deuxième partie sans avoir vu la première partie vous fera manquer certaines subtilités. Et ce n’est pas la complexité de l’univers Dune qui vous facilitera la tâche. Si à cela, l’on ajoute les 2 H 46 que dure le film, la partie de plaisir peut très vite prendre d’autres allures.
D’ailleurs en parlant de la durée, j’ai trouvé cela éprouvant. Mon impression était la même pour la première partie et ses 2 H 36. Sur cette durée, j’ai parfois décroché avant de me replonger sur Arrakis.
Si la trame générale de Dune n’est pas particulièrement original, choc des pouvoir, pour contrôler les ressources afin d’imposer sa domination, c’est l’environnement dans lequel l‘histoire se déroule qui fait tout son charme. Comme Paul qui met en marche la prophétie et la subit par la même occasion, le succès de ce deuxième opus semble indiquer que l’on aura droit à une partie 3. Et ce ne sont pas les fans qui bouderont leur plaisir.
Univers et décors riches | Casting et jeu d’acteur XXL | Longueur qui peut rebuter
📈 Indice de Recommandation / 5 : 🔶️🔶️🔶️🔶️🔸️