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William Friedkin

William Friedkin, architecte de « French Connection » et « L’Exorciste, » s’éteint à 87 ans

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Pionnier du nouvel Hollywood, William Friedkin, créateur de classiques du cinéma est mort ce 7 août, à l’âge de 87 ans.

Le vénéré réalisateur William Friedkin, reconnu avant tout pour son œuvre primée aux Oscars « French Connection » et le monumental « L’Exorciste, » s’est éteint ce lundi à l’âge de 87 ans à Los Angeles.
La triste nouvelle de son décès a été officiellement confirmée par Stephen Galloway, doyen de l’Université Chapman et ami proche de Sherry Lansing, l’épouse de Friedkin.

Dernière création et hommage à William Friedkin

Son dernier film, intitulé « The Caine Mutiny Court-Martial, » mettant en vedette le talentueux Kiefer Sutherland, devait faire ses débuts tant attendus lors du prestigieux Festival du Film de Venise.
Aux côtés de figures emblématiques telles que Peter Bogdanovich, Francis Ford Coppola et Hal Ashby, William Friedkin a gravi les échelons et fait partie intégrante de la première ligne de créateurs à Hollywood dans les années 1970. Cette génération novatrice de cinéastes audacieux a insufflé une nouvelle vie aux genres cinématographiques du thriller horrifique et policier, deux domaines de prédilection pour William Friedkin.

L’éblouissant « French Connection »

Son film emblématique, « French Connection, » a marqué à jamais le cinéma en redéfinissant les codes du thriller policier. Doté d’un rythme effréné et tourné dans un style documentaire, le film est notamment célèbre pour sa séquence de poursuite en voiture, devenue une référence incontournable dans l’histoire du cinéma. Les multiples Oscars décrochés, dont celui du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur acteur (Gene Hackman), ont érigé « French Connection » en icône du genre policier, tant au cinéma qu’à la télévision, pour de nombreuses années.

La terreur Inégalée de l’exorciste

En 1973, Friedkin signa le terrifiant « L’Exorciste, » une œuvre qui transcenda les frontières de l’horreur. Cette histoire captivante de possession démoniaque a conquis les esprits et les cœurs du public, tout en rapportant des sommes colossales à travers le monde. En tandem avec « Le Parrain » ce film marqua l’avènement de l’ère des blockbusters au sein de l’industrie cinématographique.

Adapté du roman de William Peter Blatty, « L’exorciste » se distingua par son style fortement stylisé, laissant une empreinte indélébile sur le genre horrifique, tout comme « French Connection » l’avait fait pour les thrillers policiers. La maestria de Friedkin fut à nouveau récompensée par une seconde nomination aux Oscars dans la catégorie du meilleur réalisateur.

Les débuts foudroyants dans la télévision

Friedkin débuta sa carrière dans le paysage télévisuel, commençant comme coursier à la station WGN de Chicago, avant de rapidement s’imposer comme réalisateur de séries télévisées et de documentaires captivants. Pendant ces premières années, il mit en scène près de 2 000 émissions, dont le documentaire marquant de 1962 « The People vs. Paul Crump, » qui relate la réhabilitation d’un condamné à mort.

Ce documentaire lui valut le prestigieux Golden Gate Award au Festival du Film de San Francisco et l’ouvrit les portes de la division documentaire de WBKB, avant qu’il ne réalise divers documentaires pour le producteur renommé David L. Wolper.

L’évolution vers les écrans géants

Au milieu des années 1960, William Friedkin délaissa progressivement le monde documentaire, nourrissant le désir ardent de s’immerger dans la réalisation de longs métrages. Après avoir dirigé un épisode de la série culte « Alfred Hitchcock présente » sa grande opportunité se présenta lorsque le producteur Steve Broidy le sollicita pour diriger « Good Times » un récit musical mettant en vedette le duo emblématique Sonny and Cher, en 1967.

Un style innovant et une diversification artistique

Ses prouesses artistiques, résolument novatrices et fortement influencées par le contemporain Richard Lester, insufflèrent un éclat distinctif au film. Fort de cette réussite, Friedkin fut ensuite choisi pour mettre en scène « The Night They Raided Minsky’s, » une œuvre empreinte de nostalgie, plongeant dans l’univers du burlesque, que le réalisateur modernisa brillamment grâce à sa vision artistique et à un montage ingénieux. Ses réalisations ultérieures, telles que l’adaptation cinématographique de « The birthday party » d’Harold Pinter et « The boys in the band » de Matt Crowley, démontrèrent sa remarquable capacité à évoluer dans des domaines variés.

William Friedkin

Un tournant frappant avec L’exorciste

Cependant, c’est véritablement en 1971 que Friedkin fit basculer le cinéma avec « French Connection, » suivi de près par le film d’horreur intensément stylisé qu’est « L’exorciste » en 1973. Ce dernier marque un tournant marquant dans sa carrière, où l’horreur et le suspense s’entremêlent de manière saisissante.

William Friedkin, une quête de nouveaux sommets

Après le triomphe de « L’Exorciste, » Friedkin n’atteindra pas à nouveau de succès retentissant au box-office. Il faudra attendre 1977 pour que le réalisateur nous livre « Sorcerer, » un remake ambitieux du film « Le Salaire de la Peur » d’Henri-Georges Clouzot. Malgré un dépassement de budget considérable et une réception mitigée à l’époque, le film est depuis devenu une référence à part entière. Par la suite, Friedkin enchaîna avec des œuvres telles que le thriller « The Brink’s Job » le controversé « Cruising » et la comédie « Deal of the Century » en 1983.

Au début des années 1980, Friedkin et Blatty collaborèrent sur un projet baptisé « Exorcist III, » avant que Friedkin ne se retire en raison de divergences créatives. Cependant, en 1985, il fit une nouvelle fois étalage de son talent distinctif en tant que réalisateur, avec le captivant « to live and die in L.A. » un thriller bien accueilli par le public, bien que n’ayant généré qu’un succès financier modéré.

Renaissance artistique et engagement continu

Friedkin consacra alors une grande partie de son temps à la réalisation de séries télévisées, parmi lesquelles « Tales From the Crypt, » « The Twilight Zone, » « Space Quest, » et « C.A.T. Squad. » En l’an 2000, il offrit au public le drame militaire modérément salué « Rules of Engagement« .

Après avoir épousé Sherry Lansing, une éminente dirigeante de studio, en 1991, Friedkin réaffirma son engagement envers le cinéma en réalisant régulièrement des longs métrages.

Diversité créative et contributions continues

Entre-temps, il se lança dans la réalisation d’un remake télévisuel de « douze hommes en colère » qui fut salué par la critique, ainsi que du documentaire « Howard Hawks : American Artist. » La réédition enrichie de « L’Exorciste, » agrémentée de scènes inédites, rapporta la somme considérable de 40 millions de dollars aux États-Unis.

Nouveaux horizons au cinéma

Durant les années 2000, William Friedkin fit son retour sur grand écran avec le thriller « The Hunted » en 2003, mettant en vedette les icônes cinématographiques Tommy Lee Jones et Benicio Del Toro. Il récidiva en 2007 avec le film d’horreur saisissant « Bug » où les acteurs Ashley Judd et Harry Connick Jr. donnèrent vie à une pièce de théâtre de Tracy Letts, que Friedkin avait découvert en 2004.

Un dernier acte d’innovation de William Friedkin

En 2011, William Friedkin acheva son opus « Killer Joe, » une adaptation cinématographique de la pièce éponyme de Letts, où les talents de Matthew McConaughey et Emile Hirsch se mêlèrent avec virtuosité. Malgré des prévisions budgétaires initiales évaluées à 11 millions de dollars, le film, au succès modeste, ne récolta que 4 millions de dollars dans le monde suite à sa sortie limitée aux États-Unis en 2012. La filmographie de Friedkin s’enrichit également de son travail sur deux épisodes de la série télévisée à succès « CSI. »

Natif de Chicago, Friedkin fréquenta le lycée Senn, où bien qu’il ne se distingua guère sur le plan académique, il chercha à perfectionner ses talents au basket-ball, rêvant ainsi de devenir professionnel. Toutefois, sa taille, qui ne dépassa jamais les six pieds, l’orienta finalement vers une nouvelle vocation : le journalisme.

William Friedkin, un visage familier dans le monde documentaire

Au fil des ans, Friedkin, qui avait consacré une partie de sa carrière au monde du documentaire, se fit un nom en tant que participant dans de nombreux documentaires portant sur des films et des cinéastes. Parmi ces productions figurent « A decade under the influence » en 2003 et « Pure Cinema: Through the Eyes of the Master. »

Avec le départ de William Friedkin, le cinéma perd l’un de ses esprits les plus audacieux et l’un des maîtres du suspense qui laissera une empreinte indélébile sur l’industrie cinématographique. Que ce soit à travers ses courses-poursuites légendaires ou ses thrillers surnaturels, les réalisations de Friedkin continueront d’inspirer et de captiver les amateurs de cinéma du monde entier.

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