Monkey man, ou quand l’action occidentale rencontre l’âme indienne dans une quête de vengeance intense et captivante.
Dans son premier essai en tant que réalisateur, Dev Patel, acteur anglais de renom, s’engage dans une audacieuse tentative de fusion entre les genres cinématographiques occidental et indien. Malgré quelques maladresses, le film mérite l’attention pour sa prise de position politique courageuse.
Une quête de vengeance sans nom
Le récit suit un protagoniste anonyme avançant sur le chemin de la vengeance. Lutteur dans des combats truqués pendant la nuit, il mène une existence de labeur dans un palace durant le jour, endure les humiliations pour se rapprocher de sa cible. Lorsque son coup échoue, une traque sanglante et chaotique commence.
Écrit, réalisé et interprété par Dev Patel, produit par Jordan Peele, Monkey man tente de marier l’action occidentale et le contexte indien. Ceci, avec une distribution majoritairement locale et des décors à Bombay. Cependant, la production adopte largement les codes du cinéma anglo-saxon, atténuant ainsi les spécificités indiennes.
Monkey man : une œuvre complexe et audacieuse
Surnommé le « John Wick de Mumbai », Monkey man dépasse les étiquettes. Patel s’inspirant de diverses sources telles que « Le Raid : Rédemption », « John Wick », ou les œuvres de Bruce Lee et Park Chan-wook, livre un film sombre et intense. Toutefois, il infuse également une dose de politique et de psychologie, enrichissant ainsi le récit.
Le personnage principal, surnommé « Kid », endosse le rôle de punching-ball dans un club de combat clandestin. Hanté par son passé et désireux de venger sa mère assassinée par un policier corrompu, Kid s’engage dans une quête de justice. Cependant, ses plans déraillent, le conduisant vers une communauté de hijras, où il trouve soutien et rédemption. À travers cette histoire, Dev Patel offre un regard incisif sur la société indienne, dénonçant la corruption, l’exploitation et l’hypocrisie politique.
Un film viscéral et marquant
Les scènes d’action, particulièrement la confrontation dans les toilettes du bordel, sont d’une intensité remarquable. La violence, parfois explicite, sert la trame sans compromis. Dev Patel livre une performance crédible, alimentant même les rumeurs sur son possible rôle futur en tant que James Bond.
Enfin, la qualité de la bande-son ajoute une dimension supplémentaire au film, mêlant des morceaux variés qui enrichissent l’expérience cinématographique.
Monkey man se démarque par son ambition et sa prise de position, offrant une expérience cinématographique à la fois captivante et révélatrice.