La série documentaire « Depp vs Heard » revisite le procès et les réactions en ligne, laissant de côté des éléments cruciaux.
Un an après le procès en diffamation largement médiatisé, la série documentaire de Netflix, Depp vs Heard y revient. Il revisite le procès américain entre Johnny Depp et Amber Heard. Ce procès que Depp a remporté devant un jury de sept personnes.
Depp vs Heard : le contenu de la série
Cette série en trois parties utilise abondamment les images en direct du procès en Virginie. Mais présente aussi la manière dont les témoignages télévisés ont été interprétés et diffusés en ligne. « En présentant pour la première fois les deux témoignages côte à côte, cette série explore le procès qui a enflammé Hollywood et les conséquences en ligne qui ont suivi », indique une synopsis officielle de la série, qui a été diffusée pour la première fois sur Channel 4 au Royaume-Uni.
Le contexte et le procès
En 2018, Depp a poursuivi en diffamation son ex-femme Heard pour un article d’opinion qu’elle a écrit pour le Washington Post. Dans ce article, elle se décrit comme une « personnalité publique représentant des abus domestiques ». Elle ne cite jamais le nom de Depp. Heard a ensuite déposé une contre-demande. En juin 2022, le jury de Virginie a statué en faveur de Depp sur les trois chefs d’accusation de diffamation. Il lui a accordé 10,35 millions de dollars de dommages. Heard a obtenu 2 millions de dollars de dommages compensatoires après avoir remporté l’une de ses contre-demandes.
Le contenu omis par Depp vs Heard
La série « Depp vs Heard » se concentre largement sur la perception du procès dans l’opinion publique. Cependant, cette focalisation se traduit par une absence notable de narration, de commentaires d’experts et d’analyses juridiques indépendantes.
L’omission majeure
L’absence la plus flagrante est l’omission de toute référence à un autre procès similaire ayant eu lieu au Royaume-Uni. Deux ans avant l’affaire documentée dans ces épisodes, Depp a perdu un procès en diffamation au Royaume-Uni contre le journal The Sun. La différence avec le procès américain réside non seulement dans l’absence de caméras, mais aussi dans le fait qu’un seul juge donne son verdict. Il s’agit du juge Andrew Nicol, plutôt que d’un jury.
L’analyse manquante dans Depp vs Heard
La série ne fait que de brèves allusions à ce procès britannique. Elle ne fournit pas l’analyse nécessaire pour contextualiser la perte de Depp. Mark Stephens, avocat international spécialisé dans les médias, a expliqué que l’équipe juridique de Depp a utilisé la tactique « DARVO » dans les deux procès. Cette technique repose sur le « déni, l’attaque, et l’inversion de la victime et de l’agresseur ». Le but est de détourner l’attention du fait que les abus ont eu lieu, pour se concentrer sur la crédibilité de la victime.
Le rôle des messages de Deuters
Un exemple clair de la divergence entre les procès britannique et américain se manifeste autour des messages de Stephen Deuters. Il s’agit de l’assistant de Depp. Ces messages sont mentionnés de manière oblique dans le documentaire. Aucun partage de leurs contenus, car l’équipe de Depp avaient posé un refus comme preuves dans le procès américain.
La série documentaire « Depp vs Heard » adopte une perspective limitée en se concentrant sur le procès américain et les réactions en ligne. Cependant, elle omet de fournir un contexte essentiel en ne mentionnant que de manière sporadique le procès britannique et en manquant d’une analyse approfondie. Les spectateurs doivent eux-mêmes interpréter les témoignages