Si le propre du cinéma est de susciter des émotions, de provoquer du ressenti, alors Mon Petit Renne c’est du grand Art ! Le récit raconté est inspiré de l’histoire vécue par le personnage principal, à la fois réalisateur, Richard Gadd. Fou rire. Dégoût. Gène. Révolte. On parcourt toute la palette.
- Netflix : Avril 2024 (Grande-Bretagne)
- Durée : 7 épisodes | ~30 minutes/épisode
- Genre : Comédie, Drame, Thriller
- Réalisateur : Richard Gadd
- Acteurs : Richard Gadd, Jessica Gunning, Nava Mau
Le pitch : Mon Petit Renne
« Inspirée du one man show de Richard Gadd, crée à Edinburgh Fringe 2019, qui suit sa relation tordue avec une harceleuse et l’impact qu’elle a sur lui alors qu’il est finalement obligé de faire face à un traumatisme profond et sombre enfoui…»
Le Grand + :
La finesse d’écriture de Mon Petit Renne fait son charme. Dès le premier épisode, on a le privilège de rentrer dans la tête de Donny. Ses voix intérieures servent alors de boussole pour situer le contexte à chaque fois. L’apport de cette approche est extraordinaire au niveau émotionnel. On devient de fait, un confident de Donny et on va traverser toutes les galères à ses cotés.
Casting réussi
Parlons du casting et du personnage de Martha. Chapeau bien bas. Personnage tourmenté, à cheval entre trouble de la personnalité et psychopathie, Jessica Gunning a su porter le rôle avec tellement de réussite qu’on oubli que ce n’est qu’un rôle. Elle suscite même de la peur de nombreuses fois. Naturellement, il fallait un protagoniste avec du répondant… Richard Gadd est à la hauteur. Les personnes secondaires eux aussi ne viennent pas du tout dénaturer le tableau. Bien au contraire.
Que seraient des jeux d’acteurs qui en jettent sans des répliques incisives. L’écriture de Mon Petit Renne est taillée pour titiller vos émotions. Que vous inspirerait cette question de Martha Scott par exemple ? « Tu n’as jamais voulu ouvrir la peau des gens et t’installer à l’intérieur d’eux ? Il faudrait une fermeture éclaire qui s’ouvre du menton jusqu’au nombril… »
Thèmes audacieux
Les thèmes abordés par la série sont nombreux. On part de ceux de tous les jours, à ceux que l’on n’oserait même pas aborder : solitude, quête de soi, harcèlement, viol, trouble de l’identité sexuelle… une chose est d’aborder un sujet, mais toute la différence réside dans la manière de le faire. Tout l’intérêt du passage de l’écriture à la réalisation.
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La trame suit une progression linéaire, jusqu’à ce que Donny voit des souvenirs douloureux refaire surface. Dès cet instant, la série bascule dans une ambiance complètement sombre. La gêne est poussée très loin, sans faux-fuyant. L’épisode 4 est le plus insoutenable par excellence.
En fin de compte, on observe Donny s’enfermer dans des pièges aux revers violents. Il fait de mauvais choix, subit, tente de s’en sortir, replonge encore plus profondément, touche le fond, se reprend, s’interroge sur plusieurs questions. C’est à ce niveau sur la série devient réellement une sorte de miroir de notre société actuelle. C’est qu’elle soulève de nombreuses questions, et montre finalement que les liens entre les douleurs du passés et les choix actuels, sont plus solides que l’on le pense.
Le petit – :
Jeu d’acteur excellent | Dialogues prenants | Thématiques audacieuses
📈 Indice de Recommandation / 5 : 🔶️🔶️🔶️🔶️🔸️ [4.5/5]