Les films de course-poursuite et de baston, il en existe des tonnes. Alors quand on s’engage sur cette piste, il faut disposer de sérieux arguments pour tirer son épingle du jeu. Soixante minutes a tenté le coup. On regarde ça de plus près.

• Netflix : 19 janvier 2024 [ Allemagne ]
• Durée : 1 h 29 min
• Genre : Action – Drame
• Réalisateur : Philip Koch, Oliver Kienle
• Acteurs : Emilio Sakraya (Octavio), Dennis Mojen (Paul), Florian Schmidtke (Winkler), Marie Mouroum (Cosima)

Le pitch : soixante minutes

« Devant assister coûte que coûte à l’anniversaire de sa fille à défaut d’en perdre la garde, un champion d’arts martiaux renonce à un match et se fait de sérieux ennemis. »

Le Grand + :

Soixante minutes est un film qui se laisse regarder sans trop se prendre la tête. La trame mise sur un argument très favorable au suspense. En s’appuyant sur le compte à rebours de soixante minutes, la réalisation parvient à actionner la pression du temps. Mais cette approche simpliste est bien plus profonde. En fait, Octavio est face à un dilemme. Il doit choisir entre sa vie de famille et sa carrière professionnelle. Une réalité que nous ne connaissons que trop bien. Et ce ne sont pas les femmes qui diront le contraire.

Certaines scènes de combat du film font l’effort d’être convaincantes. Il faut dire que l’acteur principal, Emilio Sakraya champion d’Allemagne de karaté en 2010. Par contre il ne faut pas trop s’emballer. Quoique le casting ne souffre pas, et les jeux d’acteurs sont plutôt bons. A plusieurs reprises il y aura de l’humour avec plus ou moins de reussite. La scène la plus réussie dans ce sens est certainement celle du taxi, au début de la course poursuite.

Le petit – :

Il manque une pointe de réalisme à ce film. Tout le long, j’en suis venu à me poser cette question encore et encore. Mais pourquoi tout ça ? N’y a-t-il pas une autre approche ? Est-ce la meilleure solution ? Le fait que l’on découvre que le combat est truqué vient tout de même justifier le refus de se battre de Octavio.

Incohérence scénaristique

Le point d’ancrage du film repose sur une scène particulière. Octavio est à deux doigts de monter sur le ring quand il reçoit un appel. Il décide alors de ne plus faire ce combat… mais qui garde une oreillette juste avant de monter sur un ring ? Qui le fait ?

Ce n’est pas tout. L’on assistera à plusieurs scènes parfois tirées par les cheveux. Des adversaires qui se font démonter un peu trop facilement, des apparitions inattendues, des balades inutiles… Peu d’originalité.

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Zéro connexion émotionnelle

Le film pêche par son manque de connexion émotionnelle. A aucun moment l’on ne ressent de la compassion, de la peur ou même de l’inquiétude. Tout à l’air faux et surjoué. Le seul instant qui m’a ramené, ce sont les propos du père de Octavio, à 25 minutes de la fin. Pourtant, il y a bien d’éléments pour créer cette connexion qu’on adore tant au cinéma.

Le temps qui s’étire

Dans le film, le compte à rebours est de soixante minutes. Seulement, si l’on s’en tient à la chronologie des évènements, on est bien au delà des soixante minutes avancées. Par exemple, après bastons, course-poursuite, « rebaston », et « re-course-poursuite », l’on n’a que 10 minutes qui sortent du décomptage. Et plus l’on avance, plus le décompte devient grotesque.

La fin du film aurait pu rattraper les nombreux couacs, mais ce n’est pas le cas. « Soixante minutes » finit avec une tiédeur déconcertante. Rien de plus à ajouter.

Peu original | Incohérences scénaristiques | Scènes de combat parfois plaisantes

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